Voilà nous en sommes au stade ou nous devons nous préparer à vivre une année d’enfer . Les psychologues estiment qu’ils nous faudra au moins 1 an pour pouvoir tenter de faire notre deuil . Des questions viennent se greffer là dessus dont une qui nous a fait bizarre . Pas le moment et pas forcément envie de penser à cette éventualité ! La question seriez vous prêt dans le futur à refaire un bébé ? Là gros bug avec le papa ! On vient à peine d’enterrer notre fils qu’ils nous parlent d’avoir un autre bébé !
L’idée ne nous effleure même pas ! Et en y réfléchissant avec Supermec , le réponse est non d’office ! Pourquoi me direz vous ? Car 4 beaux garçons cela nous convient, parce que la perte de Milan est trop terrible et surtout que même si l’envie nous prenait nous en avons discuté nous ne supporterions pas une autre perte ! Supermec m’a confié qu’il en mourrait !
Je comprend que d’autres parents tentent cette aventure, mais pour nous la procréation s’arrête là . J’aurais l’impression de vouloir remplacer Milan par un autre et il ne mérite pas ça, ni l’enfant à venir . Pour moi, nous sommes toujours 7 à la maison même si l’un de nous n’est plus .
Je tiens aussi à m’excuser auprès de certaines personnes que je n’appelle pas, que je ne peux pas appelée . Je m’en veux de ne pas prendre des nouvelles de leur grossesse, de ne pas féliciter les copains copines qui viennent d’avoir un bébé mais j’ai besoin de faire l’impasse pour le moment sur leur bonheur de parents pour faire face à ma douleur . J’en ai longuement discuté avec ma super infirmière psy car je trouve ma réaction moche voir méchante mais elle m’a expliqué que cela faisait partie de l’évolution du deuil , la colère n’est en fait pas dirigée contre eux mais contre le sort. C’est une sorte de soupape de sécurité en gros . Comme je ne peux pas culpabilisée pour la perte de Milan, ma colère se mue en une sorte de jalousie . Cela me mets face à ce que j’ai perdue donc je me sens impuissante ce qui induit cette colère . Je suis intérieurement heureuse pour eux mais la douleur passe avant et brouille les cartes de mes sentiments.
Même me réjouir pour une bonne amie est compliquée, je suis heureuse pour elle, je sais qu’elle a un début de grossesse un peu difficile mais je n’arrive pas vraiment à être à 100 pour cent à son écoute. Il y a des moments ou je me dis qu’une lobotomie est peut être la solution miracle ………. Oublié douleur et souffrance …Mais cela reviendrait à oublier Milan donc non…J’espère juste ne pas blesser par ma réaction , car même lors des visites je lutte pour ne pas craquée, juste essayée de parler, de sourire me coûte terriblement. Le chemin vers un retour de ma personnalité me semble terriblement éloigné, et je sais par avance qu’il y aura indubitablement un changement .
Bref tout est plus dur maintenant, je préfère rester chez moi les volets fermés, ou dans ma chambre bureau à bricoler, coudre, etc….
J’en suis réduit à filtrée mes appels, faire les courses sur le net, ou ne sortir qu’en présence de Supermec , sauf cas de visite médical pour moi. La dépression est de retour, je lutte pour passer outre et revivre normalement même si rien ne sera jamais plus comme avant …..
Pour l’instant ta douleur est envahissante et dévore tout, tu ne peux qu’essayer de faire avec.
Mais tu vas apprendre à lui faire une place au milieu du reste de ta vie. Tu n’oublieras pas, jamais, mais elle aura une place dans ta vie.
Bon courage dans ces moments épouvantables.